Emmanuelle : le réalisateur du film érotique culte, rejeté par la profession, raconte ses galères

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Emmanuelle, le célèbre film érotique qui a enflammé la France des années 70, est arrivé sur Netflix. A cette occasion, son réalisateur Just Jaeckin s’est plongé dans ses souvenirs pour Le Parisien. Il garde notamment en mémoire la violente réaction de ses pairs.


C’est une image qui a durablement marqué les Français : celle de Sylvia Kristel, nue dans un fauteuil en rotin, sur l’affiche du film érotique culte Emmanuelle. Censuré pendant six mois à sa sortie, il a finalement explosé au cinéma à partir de juin 1974, réalisant près de 8,9 millions d’entrées. A ce jour, le nombre de personnes ayant vu ce long-métrage en salles ou à la télévision est estimé à plus de 50 millions. Emmanuelle a connu quatre suites plus ou moins réussies et a laissé son empreinte sulfureuse sur les années 70. Ce mercredi 1er juillet, le film est arrivé sur Netflix. Le Parisien est donc allé à la rencontre de Just Jaeckin, l’homme à l’origine de ce phénomène de société. Ancien photographe de guerre, il était, au moment où il a été recruté pour Emmanuelle, devenu « un photographe de mode très connu pour Paris Match, Elle, Marie-Claire et Vogue » : « Je réalisais aussi des films publicitaires et c'est comme ça qu'on est venu me chercher, s’est-il souvenu. Mais au départ, je ne voulais pas faire ce film. »


Just Jaeckin a été rejeté par ses employeurs


Emmanuelle est d’abord un ouvrage d’Emmanuelle Arsan, que Just Jaeckin ne se sentait pas de retranscrire sur grand écran. Il a pris le temps de bien y réfléchir et a finalement accepté le défi. C’est lui qui a recruté la jeune Sylvia Kristel, alors âgée de 19 ans, qui n’avait aucune expérience dans le monde du cinéma. « Je savais que j'avais mon Emmanuelle », a-t-il confié au Parisien. Il était certain qu’elle crèverait l’écran et c’est précisément ce qui s’est passé. Mais un tel succès, avec un film aussi sulfureux, n’a pas apporté que du positif au réalisateur. La profession, et ses anciens employeurs prestigieux, ne voulaient plus de lui. « J'étais le diable ! Pendant un an, je n'ai pas pu travailler, a-t-il raconté au Parisien. La direction d'Elle ne voulait pas que mon nom soit associé à leur magazine, Coca-Cola a annulé une campagne de publicité sur laquelle j'avais travaillé. […] Un jour, j'étais chez Castel et un homme m'a montré du doigt en me disant “Sortez monsieur, vous avez sali le cinéma français.” On s'est expliqué et on est même devenus amis. C'était l'acteur Maurice Ronet ! »

Durant la décennie après la sortie d’Emmanuelle, Just Jaeckin a réalisé sept films érotiques, avant de finalement quitter le monde du cinéma. Aujourd’hui âgé de 79 ans, il vit entre Marrakech au Maroc et Saint-Briac en Bretagne. Devenu sculpteur, il expose dans sa galerie à Paris. Emmanuelle est donc de l’histoire ancienne, mais il en garde une certaine nostalgie. Car malgré les tracas que lui a causés le film dans sa vie professionnelle, l’homme est très satisfait de son travail. Il se considère même comme avant-gardiste, notamment sur la représentation de la bisexualité. « Mes films parlent de fantasmes de femmes et je suis le premier metteur en scène à avoir exprimé leur désir, à leur donner la parole. Avec 40 ans d'avance, j'ai montré que l'amour entre deux femmes n'était pas sale et au contraire très beau, a-t-il expliqué au Parisien. Et j'ai reçu des lettres formidables et très émouvantes de lesbiennes me remerciant car, enfin, on ne les traitait pas comme des salopes. »


source: voici.fr


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22-07-2020 0 1774

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