La robe en satin, y voir glissait sur ma peau, fluide comme une caresse. Tout autour, le petit château de campagne vibrait doucement au rythme des verres qui s'entrechoquent, des talons qui claquent, des rires qui montent.
Le mariage de Claire, ma meilleure amie, était une véritable fête de compte de fée. Elle était sublime, radieuse dans sa robe de marié au bras d'Antoine, l'homme qu'elle aimait depuis huit ans. Et moi, j'étais la témoin. Censée gérer les surprises, les discours, les pleurs d'émotions, pas être dévoré du regard par le témoin du marié.
Il s'appelait Raphaël, grand, brun, magnétique, un sourire, un vrai appel au péché et des mains qui semblaient capable de découdre votre robe rien qu'en la frôlant. Chaque fois qu'il croisait mon regard, j'avais cette sensation électrique, brutale, animale. Ça n'avait rien à voir avec la douceur du mariage. C'était quelque chose de bien plus sombre, de bien plus profond.
Le soleil était couché. La fête battait son plein sous les guirlandes lumineuses. Le DJ passait des slows et les gens se rapprochaient. J'étais sorti prendre l'air, déstabilisé par cette tension dans mon ventre depuis des heures et il était là, accoudé à la rambarde de bois, la chemise déboutonnée juste assez pour que je vois sa peau dorée. Lentement, on s’est approché, comme séduit par une gravité invisible. Il a passé une main sur ma taille. Moi, je n'ai rien dit. J'ai levé les yeux et ses lèvres ont frôlés les miennes.
Doucement, une pression, un goûter, un avertissement se propagea. Sa bouche descendit dans mon cou. Je l'ai senti contre moi, tendu, prêt. Mais une porte s'est ouverte, des voix. Le charme a été brisé. Il s'est reculé, frustré. J'ai souris, défiante. Plus tard, j'ai soufflé, mais je n'étais pas prête à ce que signifiait ce plus tard.
La nuit s'est poursuivie et Raphaël s'est fait distant. Chaque fois que je m'approchais, il s'éloignait comme s'il me punissait, comme s'il voulait que je le mérite. Alors, j'ai joué, trop près d'autres hommes, lancé des regards en coin, attisés. Et à minuit, il est revenu droit, sérieux, à la limite du féroce.
- Suis-moi, dit-il.
On a traversé les jardins, remonté l'allée du château jusqu'à une petite verrière en retrait fermée au public. Il a entrouvert. J'ai franchi le seuil et quand je me suis retourné, je les ai vu. Claire, Antoine, immobile, silencieux, assis là, sur une banquette de marbre, leurs yeux grands ouverts, témoins eux aussi de ce que j'étais sur le point de vivre. Je n'ai pas parlé, Raphaël non plus, mais ses yeux me disaient tout. Il m'a approché contre la verrière. Le verre était froid dans mon dos, contrarié avec la chaleur animale de son corps. Ses mains ont glissé le long de mes bras, lentement, puis sur ma taille, puis plus bas. Ses doigts se sont glissés sous le tissu de ma robe, remontant lentement le long de mes cuisses. Un frisson s'est emparé de moi. Je savais que le couple nous regardait et pourtant, mon corps s'est cambré vers lui, affamé.
Il a arraché mes dentelles d'un geste net. J'étais nue, offerte, prête. Il s'est agenouillé. Sa langue a caressé l'intérieur de ma cuisse, puis l'autre, lentement, comme un rituel, je tremblais. Quand il m’a prise dans sa bouche, c'était tendre puis exigeant. Ses mains tenaient mes hanches, m'empêchant de fuir, m'obligeant à sentir chaque pulsation de plaisir. Je n'avais jamais joui comme ça. Debout, les yeux mi-clos, entourés de verre et de regard. Mais il ne s'est pas arrêté là. Il s'est relevé, a libéré sa ceinture. Son souffle était lourd. Je me suis retourné et poser les mains contre la verrière, le froid du verre, la chaleur de lui. Et il m'a prise lentement d'abord, puis plus fort, plus profond. Chaque coup de rein était une déclaration, chaque gémissement un abandon. Je criais son nom sans honte. Je voulais qu'il m'entende, qu'il comprenne que ce moment était à moi, que je n'avais peur de rien Quand je suis sortie de la verrière, mes cheveux étaient défait, ma robe froissée, mon regard étrangement apaisé.
Claire m'a croisé dans le couloir. Elle n'a rien dit. Elle m'a souris juste un peu, est parti. Depuis ce jour, Raphaël ne m'a jamais recontacté. Mais je sais que ce qu'on a partagé ce soir-là, ce dérapage parfait ne s'effacera jamais. Et peut-être qu'un jour c'est moi qui me marierai. Mais ce soir-là, c'était moi, la reine du bal.
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