J'ai emmené mon mari à la fête d'une amie, sans lui dire de quel genre de fête c'était.

Ce que je ne lui ai pas dit, c'est le genre de fête que c'était. en réalité. Laura m'avait appelée deux semaines plus tôt, la voix débordante d'enthousiasme. « Ça va être sympa, mais original », m'avait-elle dit. Quand elle a expliqué que c'était une soirée à thème, où les couples exploraient leurs limites et leurs affinités, j'ai hésité. Ce n'était pas une soirée comme les autres.

En réalité, elle plongeait dans l'univers de la flottaison et la curiosité. Il ne s'agissait pas d'échanger partenaires, mais ce n'était certainement pas le genre de chose dans laquelle Daniel se serait aventuré avec aisance. Pourtant, la curiosité a été la plus forte. J'ai dit à Laura que je viendrais, mais je n'ai pas donné de détails à Daniel. Peut-être qu'une partie de moi voulait voir sa réaction pour ébranler un peu notre mariage confortable mais prévisible.

Nous étions mariés depuis huit ans, et la routine avait peu à peu émoussé notre passion. Je pensais que cela pourrait raviver la flamme. Le soir venu, Daniel était beau dans sa chemise blanche impeccable et son pantalon noir. Il n'avait aucune idée de ce qui l'attendait pendant le trajet.

« Alors, qui sera là ? » demanda-t-il. « Juste Laura et quelques amis de la fac », répondis-je nonchalamment. « Tu vas les apprécier. »

Il esquissa un sourire et hocha la tête. Mais dès que nous entrâmes chez Laura, son visage changea. La lumière tamisée, l'odeur d'encens, et la musique lente et sensuelle en fond sonore, disaient tout. Ce n'était pas une fête comme les autres. Le salon était plongé dans une pénombre étrange, empli de couples allongés côte à côte, où se mêlaient rires et chuchotements. Les femmes portaient des robes élégantes mais décolletées. Les hommes semblaient détendus, à l'aise dans leur assurance.

Sur une table, il y avait du vin, des fruits et des bougies dont la flamme vacillait sur les verres. Daniel se figea à côté de moi.

« C'est quoi, cette fête ? » demanda-t-il doucement, les sourcils froncés.

Avant que je puisse répondre, Laura apparut et nous salua tous les deux d'une chaleureuse étreinte.

« Je suis si contente que vous soyez là tous les deux », dit-elle, les yeux pétillants. Elle se tourna vers Daniel et ajouta d'un ton taquin.

« J'espère que tu seras ouvert d'esprit ce soir. »

Il me lança un regard noir.

« Ouvert d'esprit à propos de quoi ?

Je lui pris le bras, essayant de paraître calme.

« C'est juste une soirée à thème. Les gens explorent les affinités. Rien de bien sérieux.

Sa mâchoire se crispa.

« Explorer les affinités. »

La tension était palpable entre nous, mais je ne voulais pas faire d'esclandre.

« Daniel, détends-toi, murmurai-je. Prenons un verre, parlons aux gens. Tu pourrais bien apprécier.

Nous avons discuté un moment. Enfin… J'ai essayé de...Daniel se tenait près du mur et observait les autres. Je sentais son malaise de l'autre côté de la pièce. Aaron, un homme que j'ai connu à la fac, a entamé une conversation avec moi. Il était charmant, et lorsqu'il a effleuré mon bras en riant, des souvenirs anciens ont ressurgis dans mon esprit. J'ai ressenti un étrange mélange de culpabilité et d'excitation. Je me souvenais l’avoir connu vicieux, surtout lorsque ses mains caressaient mon corps, quand ses doigts pénétraient mes parties intimes. Je me souviens avoir passé quelques nuit torride dans sa chambre d’étudiant, à me faire baiser, sodomiser, à le sucer.

Le regard de Daniel croisa le mien de l'autre côté de la pièce. Il remarqua l’approche d’ Aaron, et fut surpris que je ne repousse pas ses avances. Il ne dit rien, mais son regard était assez perçant pour percer le brouhaha. Je m'excusais et retournais vers lui.

« Tu es en colère », dis-je doucement.

Il prit lentement une gorgée de sa boisson, sans croiser mon regard.

« Non, je me demandais juste pourquoi ma femme m'avait emmené dans un endroit où les gens semblent incapables de se tenir à carreau, au lieu de se caresser.

« Daniel, ce n'est pas ça »

Il m'interrompit d'une voix basse mais ferme.

« Tu savais ce que c'était. Tu ne me l'as juste pas dit. »

« Je ne pouvais pas le nier. Je pensais que peut-être ce serait quelque chose de nouveau, quelque chose d'amusant.

Nous avions pris de la distance ces derniers temps, et je voulais renouer le contact. Il me fixa incrédule de me plonger dans une situation pareille sans me demander mon avis. l'atmosphère entre nous s'alourdit. Des rires fusaient, des verres tintaient, la musique résonnait, mais nous étions pris dans notre propre tempête. Puis Laura s'approcha de nouveau, inconsciente de la tension.

« Et si on jouait à un jeu ? » proposa-t-elle en tapant dans ses mains. Juste pour s'amuser. Action ou vérité, mais avec une variante. Ça ne te générais pas de voir ta femme se faire baiser par un autre homme, n’est-ce pas Daniel ? »

Mon mari regarda autour de lui. Des femmes à moitié nu taillaient des pipes, avalaient, se faisaient baiser dans toutes les positions, par tout les trous. Ce n’était que râle et gémissements de plaisir. Daniel posa son verre brusquement sur le comptoir.

« Si, énormément », dit-il sèchement.

« Allez », insista Laura en souriant. Juste un petit coup de queue. »

Daniel esquissa un sourire crispé qui n'en était pas un.

« J'ai déjà été assez entendu ce soir. » Dit-il en se tournant vers moi. Je m'en vais. Tu peux rester si tu veux. »

Ces mots m'ont frappée comme un coup de poing.

« Daniel, attends, s'il te plaît. »

Mais il n'a pas attendu. Il est sorti, le dos droit, le pas assuré. J'ai hésité un instant, partagée entre la gêne et le regret. Les rires et les appels au pêché autour de moi m'ont soudain paru vides. Je me suis précipitée à sa suite dans la fraîcheur de la nuit. Il était debout près de la voiture, les mains sur le toit, respirant lentement.

« Daniel, je suis désolée », dis-je la voix saccadée. Je n'aurais pas dû te le cacher. Je voulais juste qu'on sorte de la routine. Je ne voulais pas te faire honte.

Il me regarda puis, les yeux s'adoucissant mais toujours blessés.

« Tu aurais pu me le dire, dit-il doucement. Tu n'avais pas besoin de me piéger pour que je me sente mal à l'aise. »

Je baissai les yeux.

« Je pensais que tu dirais non. »

« Peut-être que je l'aurais fait, admit-il, mais au moins tu m'aurais laissé le choix.

Le silence qui suivit fut lourd, mais réel. Pour la première fois depuis longtemps, nous ne nous cachions pas derrière la politesse ou le confort. Nous sommes rentrés à la maison en silence. Ce soir-là, quand nous nous sommes enfin assis ensemble dans la pénombre de notre salon, Daniel a pris ma main.

« Dis-moi la vérité, même si tu penses que je ne l'aimerai pas. »

J'ai acquiescé, les larmes me brûlant les yeux.

« Je le promets, que veux-tu savoir ? »

« Aurais-tu participé si tu était resté la bas. »

« Heu...bégayais-je, je ne sais pas, puis...certainement. »

Je vis le regard de mon mari se figer. Il se leva, se dirigea vers la fenêtre, le regard fixé vers l’extérieur. Je trouvais son silence interminable. Puis il revint s’asseoir près de moi.

« Je veux imaginer ce qu’il se serait passé...racontes moi ce que tu aurais fait. »

Cette demande me cloua sur le canapé, mais la chaleur au creux de mon entre me rappela l’envie que j’avais eu de participer, et cela m’excitait de le raconter. Je pris une profonde inspiration, et lui fis le récit, comme un fantasme, de ce j’aurais pu faire à cette soirée.

« J’aurais d’abord fait une douce fellation à mon partenaire certainement Aaron, je savais qu’il était le mieux monté des invités. Puis, après avoir avalé son sperme, je me serais offerte entièrement, sans tabou. J’aurais revécu mes nuits torrides passées avec lui dans sa chambre d’étudiant, comment il me baisait, comment il me sodomisait, et ce, à plusieurs reprises. Il me faisait hurler de plaisir. »

Je marquais une pause, regardais Daniel. Je le sentis à l’écoute, attentionné à ce que je lui avouais. Je sentis même une pointe d’excitation dans ses yeux qui pétillaient au récit de mon fantasme. Je respira fort, repris le cours de ma soirée imaginaire.

« Certaines nuits, poursuivis-je, en plus des baises habituelles, il lui arrivais d’inviter des pote. Ces salauds, comme ils s’amusaient avec moi. Après plusieurs fellations, baises et sodomies individuelles, je recevais des doubles pénétrations torrides. Au bout de la nuit, j’avais oublié le nombre de fois que j’avais joui…Voila, tu sais tout de la soirée que je n’ai pas eu et que je ne connaîtrais jamais. »

Sans un mot, Daniel me prit dans se bras et m’emmena à la chambre. Nos retrouvailles au lit furent torride, au point que les draps doivent s’en souvenir. Ces le soleil traversant les persiennes qui me réveilla. Daniel n’était plus là. Je le trouvais assis à la table de la cuisine. Je le sentais pensif, l’esprit ailleurs. Je lui demandais qu’est-ce qui n’allait pas.

« J’ai réfléchi, dit-il. Tu es très séduisante, ton corps a des envies que je ne peux combler, et je n’ai pas le droit de te priver de ce que ton corps mérites. Lors de la prochaine, tu iras seule, tu as le dois assouvir ton fantasme, baiser avec d’autres hommes. »

Je pouvais lire de la tristesse dans son regard, de la soumission, mais aussi la peur de ma perdre. Je sentis des larmes envahir mes yeux. Je m’assis sur ses genoux, le regard planté dans le sien.

« Il est hors de question de faire quoi que ce soit sans toi, qui risquerait de détruire nôtre couple. Je t’aime trop pour ça. D’ailleurs, je vais la bloquer, je ne répondrais plus à ces invitations. »