Je vais vous raconter une histoire qui a changé ma vie. Je suis une personne timide, introvertie, avec un manque de confiance en moi. J'habite dans un immeuble des années deux mille, bien entretenu, mais qui demande quelques réparations. Nous sommes peu de résident, mais il y a cet homme. Je le croisais presque tous les jours dans l'escalier. Toujours à la même heure, toujours le même regard.
Lointain, évasif, presque froid. Il portait souvent un manteau sombre, une sacoche en cuir et une clé accrochée à une chaîne qui teintait contre sa cuisse. Il marchait vite, le visage neutre, les pensées ailleurs, jamais un mot, parfois un hochement de tête. C'était tout. Et pourtant, dans ma boîte aux lettres depuis quelques semaines, je trouvais des messages, des petites cartes plié avec soin, aucune signature, juste des mots intimes, troublant, des compliments, mais pas sur mon corps, sur ma façon de parler, sur les livres que je laissais dépasser de mon sac, sur mes silences.
Comment cette personne pouvait-elle savoir tout ça ? Comment pouvait-on me lire avec autant de justesse sans jamais m'adresser la parole ? Je me suis surprise à espérer. Espérer que ce soit lui, l'homme qui ne me regardait jamais, l'homme que je ne parvenais pas à
oublier. Et puis un soir, il était un peu plus de dix neuf heures, quand tout s'était éteint. Les lampes, le chauffage, le ronron du frigo, plus un bruit, plus une lumière, juste l'obscurité et moi seule emmitouflée dans mon plaide, une tasse de thé entre les mains. J'ai attendu une minute, deux.
Rien, et puis un coup léger à ma porte.Trois petits coups rassurant, presque timide. J'ai ouvert, il était là, mon voisin du dessus, l'homme que je croisais souvent dans l'escalier, toujours pressé, toujours poli. Ce soir, il n'avait plus rien de pressé. Il portait une bougie dans une main et une bouteille de vin rouge dans l'autre. Il a souri et j'ai laissé la porte ouverte. Il est entré doucement, déposant sa lumière sur la table basse et soudain mon salon avait un goût de vieille époque.
Flamme vacillante ombre dansante, silence épais. Il m'a tendu un verre que j'ai accepté. Je me suis assise, les jambes repliées, mon pull trop large glissant sur mon épaule. Il s'est assis près de moi, pas près mais assez pour que je sente la chaleur de son bras, même sans qu'il me touche. Le vin était chaud, pas en température mais en sensation, comme
s'il remontait lentement sous ma peau. Je l'ai regardé et dans la pénombre, je crois qu'il m'a vu différemment. Ou peut-être que je me suis laissé voir.
Un silence encore. Et puis, sans un mot, il a tendu la main. pas vers moi, vers le plaide. Il l'a tiré sur ses jambes, juste assez pour que nos cuisses se touchent. Je n'ai pas bouger. Mon cœur si, son genou a effleuré le mien. Sa main est restée posée sur le tissu immobile, mais mes nerfs, eux, vibraient. J'ai penché la tête, les yeux m' clos. La flamme de la bougie dansait sur ses joues. Il avait ce regard calme, ce calme trompeur qui cache les tempêtes. Je ne sais pas qui a bougé en premier.
Peut-être moi, peut-être lui. Mais à un moment, nos lèvres étaient proches, trop proches pour revenir en arrière. Et il m'a embrassé doucement. Pas comme un homme pressé, comme un homme qui voulait se souvenir. Ses doigts t'ont glissé contre ma hanche. Mon pull a glissé un peu plus. Ma peau a frissonné. Il n'y avait pas de musique, pas de bruit.
seulement nos souffles et la pluie qui avait commencé à tomber dehors.
Je me suis laissée tomber en arrière, ma tête contre le coussin, lui au-dessus de moi, ses mains sur mes cuisses, mes jambes qui s'ouvrent, son corps chaud, ses lèvres sur ma gorge, sa paume sur mon ventre, ses doigts qui devinent, qui explore, qui cherche les chemins de mon plaisir avec une lenteur délicieuse. Je ne pensais plus à rien, ni à la panne, ni à la pluie, juste à la façon dont il faisait monter en moi une vague lente, une tension qui m'électrisait bien plus que tout le courant du quartier.
Et quand il m’a pénétrée, ce n'était pas une explosion, c'était un rat de marée silencieux, une chaleur profonde, une pression brûlante, un soupir retenu. Je me suis arqué sous lui. Il a retenu mon bassin de ses mains. Il avançait en moi avec une intensité silencieuse, presque sacrée. J'ai enfoncé mes ongles dans son dos. Ma gorge s'est ouverte, un souffle long et Rrr s'est échappé. Il a accéléré. Juste ce qu'il fallait. Pas trop, pas assez. Juste ce qu'il fallait pour que je perde le contrôle.
Et j'ai joui longtemps, entièrement. Les yeux ouverts dans le noir, le corps tremblant, le cœur égaré. quelque part entre la peur et le ravissement. Il s'est allongé à côté de moi, sa main dans la mienne, le silence revenu. La bougie brûlait encore. Le courant n'était toujours pas revenu, mais je m'en fichais, parce qu'en moi tout venait de s'allumer.
Le lendemain matin, dans ma boîte aux lettres, il y avait une nouvelle carte. Elle disait simplement hier soir, j'ai découvert que la nuit allait à merveille, mais j'aimerais aussi te voir en plein jour. Vendredi douze heure trente devant le café au coin. Je promets d'apporter la lumière cette fois mais sans bougie. J'ai souri et pour la première fois depuis longtemps, j'ai eu hâte que le jour se lève.
Je me connecte ou je m'inscris